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    cold war (giphy)

     

    enthusiast of : le maquillage, les sitcoms, les romans de jane austen, les dvd, les films colorés, le métro parisien

    pet peeves : les films d'horreur et le métro parisien

  • le succès que bottoms a rencontré n'était pas donné d'avance. le deuxième long-métrage d'emma seligman, une comédie pour adolescent∙es autour de deux lesbiennes qui ouvrent (plus ou moins involontairement) un fight club, n'a connu qu'une première sortie limitée dans quelques salles des états-unis. ensuite exporté dans quelques autres pays anglophones, le bruit qu'il a engendré n'était certainement pas une évidence, et caractérise bien l'ovni qu'est ce film dans le genre duquel il s'inscrit. pourtant, le film reçoit un bon accueil dès sa sortie, tant public que critique. il est salué pour sa reprise du genre de la teen sex comedy, tout en réactualisant ses principes et sa génération. on souligne également sa représentation, et son importance en tant que film mettant en scène deux lesbiennes à l'avant-plan. et ce point-ci est peut-être celui qui sera central pour ce billet.

    bottoms a été appelée une comédie "gay", "sapphic", mais également "queer". probablement au sens dont je l'ai entendu juste avant, c'est-à-dire dans la mise en oeuvre d'une intrigue qui propulse deux adolescentes lesbiennes à son centre. mais il est possible de comprendre ce film selon une approche queer bien plus large. isabel (giphy)pour cela, il est important de reprendre les origines du terme. la chercheuse siobhan b. somerville trace aux années 1940 l'apparition d'une "culture mainstream" qui qualifie de queer les comportements considérés pervers et l'homosexualité dans une perspective stigmatisante. c'est dans ce cadre que les usages artistiques, politiques et académiques du terme dès la fin du XXe siècle renvoient à une réappropriation du terme par ceux qu'ils désignaient.

    ainsi, le lesbianisme autour duquel la comédie se centre est une raison en soi d'appeler ce film "queer". mais il y a d'autres raisons, qui motivent un cadre plus large dans le traitement de ce bottoms comme oeuvre queer, en ce qu'il ne s'agit pas seulement d'un teen movie homosexuel, mais bien d'une satire qui vise à renverser les lignes fixées d'un genre qui reproduit l'ordre dominant. certes le script d'emma seligman et de rachel senott s'illustre par son esprit silly et goofy, mais son intérêt réside aussi dans ses transgressions de l'ordre moral, de l'ordre sexuel, de l'ordre social.

    "ugly and untalented gays" : une approche queer de bottoms

     

     

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  • le 29 juillet 2022 n'a rien à envier à l'italie du XVe siècle, ayant vu émerger la renaissance — pas celle de donatello et michel-ange, mais celle de beyoncé. je me souviens encore de la découverte de ce projet à l'esprit marqué, qui m'a tout de suite plu. genre vraiment plu.

    pourtant, je ne suis à l'origine pas une particulière amatrice de dance et de house, ni une experte de la scène ballroom. il m'a fallu du temps pour comprendre beaucoup des références de ce projet (ce qui contribue à son incroyable consistance selon moi). mais l'énergie m'a tout de suite happée, comme elle a donné envie à tant de gens de rejoindre la piste de danse.

    cela fait maintenant un an, voire un an et demi que cet album est sorti, et il me colle à la peau comme aucun projet ne l'a fait depuis longtemps — quelque chose que je n'aurais pas soupçonné de prime abord, surtout pour l'intégralité des tracks. c'est pourquoi je souhaitais en parler aujourd'hui ; cet album, d'une de mes artistes préférées, remplit littéralement mon quotidien sans que je puisse m'en défaire, et j'aime tellement la musique que ça me rend très heureuse. et j'ai envie d'en parler un peu plus que faire des rankings dans mon cercle tiktok.

    a personal take on RENAISSANCE

     

     

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  • mon dieu ce que ça fait longtemps, comment allez-vous ? c'est fou ce qu'on est peu assidus les derniers fossiles qui continuent de passer ici, mais bon j'imagine que c'est le charme des années post-prime de la plateforme.

    il m'a semblé pertinent de venir écrire un billet sur le dernier événement audiovisuel qui a explosé sur internet (littéralement), en y ayant pris part d'assez près et ne trouvant pas forcément d'endroit plus approprié pour écrire qu'ici.

    barbenheimer, ou la sortie simultanée du rose et hilarant barbie de greta gerwig et de l'explosif (je ne vais pas arrêter cette blague sachez-le) oppenheimer de chrisotpher nolan. deux films aux budgets titanesques réalisés par des noms reconnus (bien qu'aux publics franchement différents), et aux sujets tant éloignés que la mise en concurrence des deux a semblé l'oxymore la plus divertissante de ce mois de juillet auprès des publics de cinéma.

    le mercredi 19 juillet en france (rappel d'ailleurs que l'une des plus grandes réussites de la france après la carte vitale est d'avoir les films en salle deux jours avant les anglophones), nos cinémas ont été ainsi chamboulés par des entrées au box-office qu'on peut presque qualifier d'indécentes ; le 9h des halles, première séance du mercredi en france, a comptabilisé 181 entrées pour barbie ET 172 entrées pour oppenheimer.

    autrement que dans mes (merveilleuses) reviews letterboxd, je ne me suis pas posée pour réfléchir à cet événement, qui n'est pourtant rien de plus exceptionnel que la double-promotion de deux films en concurrence. mais barbenheimer, pour plusieurs microcosmes de twitter et plusieurs amoureux∙se des films, est important en ce qu'il a remis la lumière sur les sorties en salles pendant un instant. et si les doubles-sorties de la sorte n'ont rien de nouveau, celle-ci a d'inédit son importance chez des communautés d'internet.

    barbenheimer, expérimenté par une girlboss chronically online

     

     

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  • salut.

    la saison 3 de sex education est sortie le 17 septembre, pour mon plus grand plaisir. en effet, cette série m'a marquée depuis la saison une pour son utilisation remarquable des clichés et stéréotypes (le side character gay, la fille désagréable sans raison..) et sa façon de les déjouer. de plus, j'ai rarement vu une série donner autant de visibilité de manière complète et intelligente. et oui, à moordale, les personnages homosexuels ne sont pas la pour n'avoir que leur orientation sexuelle comme trait de caractère (oui riverdale je vous parle).

    netflix qui ressort souvent les mêmes défauts dans ses programmes adolescents américains tape fort avec sex education, dont la hype est totalement justifiée à mon sens. la série traite de sexualité, mais également de pleins d'autres choses avec pertinence et sans sexualiser ses adolescents (oui euphoria je vous parle).

    clinique de conseils et rapprochements saison une, chlamydia et dérapages saison deux, mais que penser de cette saison fraichement arrivée ?

    > l'article contient des spoilers, et traite de sexe / sexualité.

    sex education s3 :
    on en pense quoi ?

     

     

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  • la famille tenenbaum n'était originalement pas sur ma liste de films de 2021. mais le voyant sur disney+ un jour, je me suis dit qu'il serait bon de la rajouter (en ayant entendu du bien auparavant). puis, je l'ai regardé sur un coup de tête. chose que je fais rarement pour un film puisque j'ai toujours ce besoin pathologique de me renseigner sur le synopsis et sur la distribution. pourtant, je n'ai pas regretté. il est difficile d'expliquer pourquoi, mais la famille tenenbaum est l'un des films que j'ai le plus apprécié regarder de ma vie.

    la critique contient des spoilers, notamment en images.. je vous conseille de ne pas vous avancer plus au risque de vous gâcher le film.

    trigger warning : self-harm / mutilation. les images étant concernées par ce tw ne sont affichées qu'au survol et les paragraphes sont notifiés. vous pouvez donc lire le reste de l'article sans en lire cette partie.

    j'ai regardé la famille tenenbaum

     

     

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