• a personal take on barbenheimer

    mon dieu ce que ça fait longtemps, comment allez-vous ? c'est fou ce qu'on est peu assidus les derniers fossiles qui continuent de passer ici, mais bon j'imagine que c'est le charme des années post-prime de la plateforme.

    il m'a semblé pertinent de venir écrire un billet sur le dernier événement audiovisuel qui a explosé sur internet (littéralement), en y ayant pris part d'assez près et ne trouvant pas forcément d'endroit plus approprié pour écrire qu'ici.

    barbenheimer, ou la sortie simultanée du rose et hilarant barbie de greta gerwig et de l'explosif (je ne vais pas arrêter cette blague sachez-le) oppenheimer de chrisotpher nolan. deux films aux budgets titanesques réalisés par des noms reconnus (bien qu'aux publics franchement différents), et aux sujets tant éloignés que la mise en concurrence des deux a semblé l'oxymore la plus divertissante de ce mois de juillet auprès des publics de cinéma.

    le mercredi 19 juillet en france (rappel d'ailleurs que l'une des plus grandes réussites de la france après la carte vitale est d'avoir les films en salle deux jours avant les anglophones), nos cinémas ont été ainsi chamboulés par des entrées au box-office qu'on peut presque qualifier d'indécentes ; le 9h des halles, première séance du mercredi en france, a comptabilisé 181 entrées pour barbie ET 172 entrées pour oppenheimer.

    autrement que dans mes (merveilleuses) reviews letterboxd, je ne me suis pas posée pour réfléchir à cet événement, qui n'est pourtant rien de plus exceptionnel que la double-promotion de deux films en concurrence. mais barbenheimer, pour plusieurs microcosmes de twitter et plusieurs amoureux∙se des films, est important en ce qu'il a remis la lumière sur les sorties en salles pendant un instant. et si les doubles-sorties de la sorte n'ont rien de nouveau, celle-ci a d'inédit son importance chez des communautés d'internet.

    barbenheimer, expérimenté par une girlboss chronically online

     

     

    j'ai pu expérimenter barbenheimer pendant plusieurs semaines voire mois, et tenait à en délivrer une take subjective (je m'identifie à un pan assez spécifique du public des ces deux films) car c'était beaucoup d'amusement, beaucoup de critiques et au final, deux très bons films.

    pour autant, je me demandais s'il valait mieux essayer de comprendre chaque film individuellement ou bien s'intéresser à ce qui les a fortuitement lié ; et puisque mon ascendant balance atteste de mon indécision, on fera les deux.

     

    BARBIE VS OPPENHEIMER, LA FAUSSE CONCURRENCE DE DEUX FILMS AU MARKETING RÉUSSI

    je ne reconnaitrais pas ce monde si le réflexe qui s'est montré dès l'émergence du phénomène barbenheimer n'avait pas été de les mettre en concurrence. au sens de quel film sera le meilleur, mais aussi de celui qui fera le plus d'entrées ; le deuxième ayant déjà plus de sens que le premier mais trouvant vite sa réponse.

    en effet, la création même de la hype autour de cette double-sortie naît d'une blague autour de la différence profonde entre les deux films. l'un est une oeuvre de franchise, teasé comme une comédie, pour tout âge, coloré et pétillant ; l'autre est un biopic de trois heures, consacré au scientifique à l'origine d'une des plus grande atrocités de notre histoire. c'est pourquoi la volonté de comparer les deux se limite - du moins du côté des réseaux sociaux duquel je me trouve - à des blagues, si tenté qu'une réelle comparaison entre les deux soit possible.

    la popularisation de l'expression, from twitter

    la concurrence opposée aux deux oeuvres était, sur internet, essentiellement la revendication de qualités différentes sur un film, entre diverses sous-communautés ; les slay queen girlboss étaient impatient∙es de voir du rose et des femmes avoir le pouvoir, les films bros étaient euphoriques à l'idée de se siffler les neurones à essayer de comprendre un nouveau nolan, leur génie moderne. j'exagère à peine (et vous devinerez à peu près de quel côté de la balance ma timeline twitter s'est retrouvée). en bref, je n'ai pour ma part expérimenté barbenhimer que sous une fausse concurrence, dans la mesure ou la nature du meme était telle qu'il n'y avait aucun sens de vouloir les comparer.

    en réalité, les débats tournaient autour duquel aller voir en premier ; veut-on rire en premier puis sortir dévasté, ou se manger trois heures de biopic puis rire un coup ? den of geek a une take intéressante de ce côté, préconisant en prologue de barbenheimer asteroid city (lire l'article). de fait, les personnes s'intéressant de près ou de loin à barbenheimer n'en étaient pas à choisir lequel des deux ils iraient voir ; il était déjà évident que l'expérience entière de cette double-sortie impliquait de regarder les deux.   

    "Le cadre d'Asteroid City, une petite ville dans le désert près d'une installation d'essais nucléaires, rappelle Oppenheimer. Mais les décors, avec leur faux fond de ciel et leurs couleurs saturées, sont du pur Barbie, rappelant le genre de comédies musicales vintage vers lesquelles Gerwig s'est inspiré pour son film. " (Den of Geek) 

    "Le meme est devenu un coup marketing extraordinaire qui, bien que largement accidentel, a servi à promouvoir les deux films et a encouragé les personnes qui n'en auraient vu qu'un à les voir tous les deux à la place." (BBC)

    pour autant, la question du box-office a persisté (n'oublions pas qu'on parle de deux productions au moins en partie américaines en économie capitaliste). et les prévisions, tant que les chiffres actuels du box-office sont sans appel ; barbie a largement doublé oppenheimer en la matière, cumulant 1,6 millions d'entrées la première semaine face à 1,1 millions pour le biopic de nolan.

    ces chiffres pour le moins étourdissants montre une autre incompréhension qua créé le phénomène barbenheimer ; le fait que, non seulement ces films sont diamétralement opposés, ils engendrent des cibles largement différentes. comme dit auparavant, oppenheimer, malgré son cast et son réalisateur en argument de vente, demeure un sujet niche et surtout dramatique, qui touche un public bien moins large que la poupée Mattel.
    allociné tant que boxoffice soulignent au contraire la complémentarité des deux publics ; l'un est essentiellement féminin et jeune, l'autre et plutôt masculin et a plus de 25 ans. j'insiste encore une fois sur le non-sens que constitue, selon moi, la mise en concurrence de ces deux films en ce qu'elle est plus humoristique qu'autre chose. cette fausse compétition, débuté par des memes sur internet, a probablement été l'un des meilleurs arguments marketing pour vendre l'un comme l'autre, au point où les acteur∙ices elleux-mêmes ont dû s'en emparer.

    puis, d'une autre part, on peut peut-être expliquer le coup par un marketing bien plus appuyé du film barbie (et je ne le qualifierai pas de forcé pour la simple raison que j'adore le rose), jusqu'au menu burger king et à la page google rose à la recherche relative au film. je parlerai ici d'expérience personnelle en qualifiant le microcosme d'internet auquel j'appartiens de littéralement inondé de 'barbie' les deux mois qui ont précédé la sortie du film, ce qui exacerbe probablement l'idée que je me suis faite de la promotion de ce film. certaines personnes sont allées jusqu'à penser qu'oppenhimer a eu une importance en juillet que grâce à ce duel, opinion que j'aurais tendance  largement nuancer par le fait que nolan a son propre public et est franchement un argument de vente à lui seul.

    ce que cette fausse concurrence a permis selon moi, c'est bien la mixité de communautés cinéphiles qui ne s'entendent pas forcément et qui, malgré leurs points de vue polarisés sur ce qu'un bon film est, auront été piqué d'intérêt par l'événement de cette double-sortie. et ce pourquoi les memes et autres cultures d'internet (et particulièrement de twitter) ont été intéressants à voir dans cette double-sortie, c'est car on a pu voir comment toutes ces communautés ont fait usage de cet humour dans le cadre de barbenheimer.
    ainsi, un article de comscore souligne la façon dont, au lieu d'être une guerre, la dimension memesque de barbenheimer a permis a ces deux films de cumuler les publics, de s'entre-aider par un marketing accidentellement combiné, appuyé sur un phénomène né d'internet.

          

     

    PHILOSOPHIE DES CONTRAIRES ; UN REGARD COMPLÉMENTAIRE SUR DES ENJEUX CONTEMPORAINS

    comme dit à plusieurs reprises, l'humour du combo barbenheimer réside en son absurdité, tant deux films plus différents ne pourrait exister. seulement... sont-ils si différents que ça ? il y a quelque chose d'intriguant dans la capacité à trouver un lien concret dans la double-sortie de deux œuvres que tout sépare.. et il s'avère que le destructeur des mondes et la poupée aux pensées de mort sont un duo morbide qui fonctionne étonnement bien.
    nous tomberons tous d'accord sur leurs distinctions en termes de styles, d'esthétique, de genre, d'écriture, de scénario... pour autant, l'article de la BBC ne manque pas de souligner que ken et barbie se retrouve dans une crise existentielle telle que celle du père de la bombe atomique. bien qu'ironique, cette similarité peut être complétée de pleins d'autres, permettant de faire de barbie et d'oppenheimer combinés un large portrait des tourmentes contemporaines d'un monde en constante évolution.

    barbie est une comédie qui traite en partie de la persistance des structures patriarcales dans le vrai monde malgré les avancées qu'on pense avoir été faites - de ce point de vue la promotion du film a été assez méta, puisqu'elle a hissé en tête d'affiche un film "pour filles" rose, qui est caricaturalement opposé aux attendus mainstream de l'industrie cinématographique. ces dites avancées sont matérialisées par ce monde rose surréaliste dont les couleurs contrastent avec la fadeur du vrai monde, emprunt de violences et de stéréotypes envers les femmes (ce que barbie n'a d'ailleurs pas forcément aidé à réduire). oppenhimer est le biopic du 'père de la bombe atomique', un ardent défenseur de la république espagnole et un homme tourmenté par les conséquences de ses travaux, questionnant la responsabilité des scientifiques et surtout l'(im)possible limite des états à la course aux armements.

    barbenheimer soulève ainsi des points transversaux qui caractérisent notre monde : la course à l'armement, les inégalités de genre et les structures qui les perpétuent - c'est-à-dire le patriarcat oui, mais également le capitalisme (que sacha dit "sexualisé" dans le film en parlant de barbie, mais qu'on peut également évoquer dans sa dimension consumériste, en gardant à l'esprit que Mattel est aux commandes du film). ces deux films évoquent aussi en fond l'amour ; l'amour de soi - qu'il s'agisse de questionner son existence de poupée ou sa capacité à vivre avec ses actions, l'amour des autres.
    ces deux films, chacun divisés à l'intérieur entre deux points de vue (ce que den of geek rappelle) - l'un selon le personnage et l'autre selon le monde situé, offrent ainsi un panel de réflexions même si elles sont présentées de façon radicalement différentes. rappelons dans un dernier point comme chacun de ces films questionnent le rapport de leur protagoniste au monde, selon diverses positions qui se complètent de façon absurde.

    une take très intéressante qui review barbie, oppenheimer et les deux : https://www.firstshowing.net/2023/making-sense-of-life-on-the-philosophy-of-barbie-oppenheimer/

     

    DOUBLE-SÉANCE BARBENHEIMER, 4H54 DE PLAISIR ?

    qui dit double-sortie dit double-review je suppose. je dois me confesser ; je suis sur les starting-blocks depuis mai, j'attendais cette sortie comme mon propre enfant, je mangeais rose et je dormais explosion (enfin, explosion rose), j'ai liké tous les memes qui existaient et j'ai réservé mon avant-première dès que j'ai pu.

    oui, j'ai regardé barbie avant oppenheimer, j'ai regardé le dessert avant le plat. en fait j'ai fait pire ; je l'ai fait une première fois, puis une deuxième fois. le regrette-je ? pas une seconde.
    mais, j'ai regardé barbie et oppenheimer deux fois (bon j'ai vu barbie une troisième fois...), étant ainsi à même de produire les meilleures des critiques (mdr).

    spoiler barbie était bien. oppenheimer était bien. je ne suis pas un public très exigeant.

    *

    j'en attendais beaucoup, énormément de barbie. entre la pénurie de peinture rose qu'ils ont créé, le marketing des semaines précédant la sortie, le cast, greta gerwig à la direction, ce film était destiné à devenir ma nouvelle personnalité. il n'a honnêtement pas été le bouleversement que j'espérais, en ce sens où pour un film de greta il manquait un peu de nuance, de ce truc qui te fait à la fois déprimer et adorer le fait d'être une femme. pour autant c'est probablement l'un des films qui m'ont fait le plus rire de l'année, la performance de ryan gosling est absolument incroyable, les couleurs, articuler tout ça à une véritable monde de poupée édulcoré qui se frotte aux réalités d'une monde fade et patriarcal.

    les whitefems vous diront que barbie est une oeuvre de grand féminisme et je pense que le considérer ainsi nous détourne de ses intentions. barbie a pour qualité d'être un film qui parle de plusieurs choses (peut-être trop de choses) de façon amusante et générale, mais pas celui d'avoir un message politique poussé (ce serait bien forcé de dire ça d'un film littéralement produit par Mattel). c'est aussi la limite du film ; de faire des blagues sur le consumérisme et parallèlement d'exister pour vendre plus de poupées.

    from 'barbie'

    tout ceci pour dire qu'on passe un bon moment devant barbie, à vouloir dire slay à chaque nouvelle seconde (et surtout à souhaiter que ce film ait été une comédie musicale, la séquence dance the night away repasse tous les jours en boucle dans ma tête). l'histoire n'est pas révolutionnaire mais elle fonctionne largement, les personnages sont très cools (shoutout à la daronne pour qui barbie a très clairement un crush - she ain't beating those gay allegations), l'ambiance est amusante et la trame permet de faire la tour des idées que représentent barbie (dans sa dimension qui transcende les possibles, mais aussi dans celle qui cantonne les femmes à des critères stéréotypés). car barbie est une idée complexe, de la même manière que traiter de la féminité est complexe ; si la film n'a pas une take parfaite a ces sujets, il a le mérite d'en faire une tentative intéressante et qui nous divertit bien pendant deux heures. 

    *

    je suis partie avec un a priori pas mal différent pour oppenheimer ; d'abord car le film est complètement différent, mais aussi car mes attentes face à un nolan sont différentes. différentes parce que j'ai pas mal de mixed feelings sur sa réalisation ; y a des trucs que j'adore et d'autres qui me saoulent de fou.

    ce programme est interrompu par - les choses qui m'agacent chez nolan

    — quand les choses sont trop trop compliquées pour pas grand chose - je suis trop golmon pour ça
    — quand t'entends plus personne parler parce que la soundtrack fait TOUTOUTTATACATOUCA tout le film
    — ses personnages féminins (je ne sais pas si un seul de ses films passent le test de bechdel)
    — parfois c'est long hein (non dunkerque je parle pas de toi ahah)

    en y pensant, il y a du coup pas mal de raisons qui auraient du me faire détester ce film. trois heures de biopic avec peu d'action, quasi que des hommes, une tri-temporalité et des dialogues parfois pointus en physique quantique - et j'ai adoré. c'est vraiment le fait de se plonger dans trois heures d'intrigue scientifique mais surtout politique du père de la bombe atomique ; ce que son invention implique et ce qu'elle lui coûte, sur fond d'un contexte plus large, et avec un personnage secondaire incroyable (revoir rdj ça fait des émotions). le message casse pas trois pattes à un canard (omg la bombe atomique c'est pas fou guys) mais je trouve son exécution est terriblement efficace (je suis hantée par la dernière scène du film).

    je ne reprocherai (étonnement) pas à ce film sa longueur, mais plutôt son parti prix de nous faire compatir pour oppenheimer - du style "regardez cet ancien communiste qui a perdu le contrôle de son invention". c'est en partie vrai mais ça n'enlève aucunement l'atrocité que constitue sa création, et le fait qu'il a souhaité mener ce projet à bien. le film manque de nuance de ce côté-là je trouve en voulant principalement donner de l'empathie au créateur d'un traumatisme mondial. au-delà de cet aspect le film réussit tout de même à créer de la complexité autour du protagoniste (ce qui autrement rend un biopic vraiment chiant), et perso j'ai vraiment kiffé sauter dans les temps et de point de vue, chose qui m'aurait peut-être gavée dans d'autres programmes.

    from 'oppenheimer'

    bref, oppenheimer est bouleversant, cilian murphy était le cast parfait pour en transmettre toutes les émotions et on reste accroché au siège en voyant l'intrigue s'intensifier (j'aime vraiment beaucoup comment ce film est écrit). six heures de dialogues dont on comprend parfois que la moitié et j'en suis pas ennuyée, c'est dire.

    "Prometheus stole fire from the gods and gave it to man. For this he was chained to a rock and tortured for eternity."

     

     

    ainsi, barbenheimer m'a fait passer un bon moment ; autant des semaines avant, à me hype pour deux grosses productions en sortie simultanée et à pleurer de rire devant les meme de cilian murphy en rose, que dans les salles de cinéma, à apprécier de films bien différents mais qui quelque part partageront toujours un lien spécial. cette double-sortie était un événement en tant que tel (car il promettait des films qui étaient effectivement très cools), et restera un agréable souvenir des usages d'internet avec lesquels on s'empare d'autres objets de la culture. j'adore quand le cinéma et internet se rencontrent, car j'adore le cinéma. et (malgré tout) j'adore internet.

    à ceux qui passeront peut-être ici par hasard, prenez soin de vous.

    ana.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 3 Août 2023 à 05:29

    Je n'ai pour le moment vu, ni l'un, ni l'autre. Barbie me plairait aller voir et pourquoi pas Openheimer aussi ! Mais le cinéma est si loin de chez moi à pied ;-;

    En tout cas j'ai beaucoup apprécié ton article ! ^^

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    2
    Lundi 7 Août 2023 à 19:50

    super article, très bien structuré et écrit, j'ai adoré lire cette review des deux films de l'été :-)

    j'ai moi aussi vu barbie puis oppenheimer, et ai beaucoup aimé les deux, même si je m'attendais à être plus mind-blown par la narration et les niveaux de lecture de ces films, et que je ne l'ai été pas été tant que ça au final... néanmoins, j'avais à chaque fois le sentiment devant d'être de bons films, devant du travail cinématographique de qualité de la part des réalisateurs (chacun dans un style différent, évidemment), et ça faisait du bien. j'ai trop envie d'aller revoir oppenheimer, d'ailleurs, pour pouvoir mieux scruter les détails et l'analyser :')

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